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Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts Initiée par l’Union départementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative des Alpes-Maritimes, en réponse à la prise de conscience du galvaudage des recettes les plus emblématiques de la cuisine niçoise, la labellisation de la Cuisine nissarde », intervient à un moment de résurgence des manifestations du particularisme » niçois, largement appuyées, si ce n’est impulsées, par la municipalité de Nice. Bien que ces deux opérations n’aient pas de sources ni d’objectifs communs, l’une étant à vocation touristique, l’autre à portée culturelle et politique, elles ne s’en retrouvent pas moins objectivement alliées dans la réaffirmation de l’identité niçoise. The creation, in 1998, of the registered trade-mark “Cuisine nissarde” by the departmental union of tourism agencies of the Alpes-Maritimes » UDOTSI, in order to counterbalance the degradation of the image of the traditional regional cooking and of its most emblematic recipes, has taken place in a period of strong reactivation of the local identity, mainly supported and even promoted by the municipal authorities of Nice since 1995. Even though these two processes have no common origins and aims, the first one being a specific tourist-oriented operation and the second one a more global political and cultural purpose, they do have become objective allies in the reaffirmation of the local of page Full text 1La labellisation d’une cuisine régionale et la protection de la marque ainsi créée par la propriété industrielle, constituent une entreprise inédite en France. Aussi, la création, dans les Alpes-Maritimes, de la marque Cuisine nissarde, le respect de la tradition » amène-t-elle à s’interroger sur les motivations, la signification et la portée d’une telle opération qui intervient dans le contexte général du développement d’une demande sociale pressante pour des produits alimentaires de qualité et dont l’origine doit être clairement déterminée. Nous ne traiterons pas cependant ici de la validité et de la légitimité d’une telle démarche, la labellisation et la codification d’une cuisine régionale et de ses plats les plus représentatifs posant des questions — en particulier d’acceptabilité sociale, dès lors que l’on touche aux pratiques quotidiennes — qui dépassent pour beaucoup le cadre de notre propos. Il s’agira en revanche de montrer en quoi cette opération S’insère, nolens volens, dans une dynamique de relance identitaire et alimente la réaffirmation d’un particularisme local. 1 Une recherche récente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout désignée comme une de ... 2 "Une gastronomie haute en saveur", Côte d’Azur, Art et Découverte, édition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de défendre le stockfisch ou estocaficada ; ... 4 La parution en 1999 du Mémorial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figu ... 2La cuisine, pilier et signifiant de la culture régionale1 est, dans les Alpes-Maritimes, depuis toujours fortement valorisée, en particulier par les médias touristiques, qu’ils soient départementaux ou municipaux. Le Comité régional de tourisme Riviera Côte d’Azur lui consacre un chapitre dans sa brochure de présentation générale2 et la Ville de Nice ne manque pas de la mettre en exergue dans la fabrication de son image touristique. Mais c’est aussi toute la société locale qui, au quotidien, célèbre le culte de la cuisine niçoise et glorifie ses héros plusieurs associations, dont certaines très anciennes, se sont données pour mission la défense et la promotion de la cuisine du comté de Nice et de quelques-uns de ses plats caractéristiques3 ; et les figures légendaires de la cuisine et de la gastronomie locale figurent en bonne place au panthéon niçois4. Au travers de ses produits, de ses spécialités et de ses acteurs, servie par des plats emblématiques qui l’ont fait reconnaître internationalement, la cuisine constitue l’une des composantes fondamentales du stéréotype niçois. 3Pourtant, c’est un constat amer que fait, en 1995, l’Union départementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative UDOTSD la cuisine niçoise est galvaudée et ses recettes dénaturées, les plats servis dans les restaurants de la Côte d’Azur n’ayant souvent plus de niçois que le nom. Aussi élabore-t-elle un plan de sauvegarde destiné à revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Cette démarche aboutira à la création, en 1998, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition », marque collective, protégée par la propriété industrielle. 5 Tout le tissu associatif niçois est invité à participer et à exposer des projets que la municipalit ... 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identité niçoi ... 7 Dans la foulée des États généraux de l’identité niçoise, un festival de polyphonies et musiques tra ... 8 Comme la fièra de la San Bertoumiéu, ancienne foire traditionnelle, relancée en 2000 par la mairie ... 4L’esprit et les attendus de cette opération se trouvent alors largement en accord avec ceux développés par la ville de Nice dans son programme de relance de l’identité niçoise. En effet, l’année 1995 marque la recrudescence des manifestations de ce que l’on a appelé le particularisme » niçois et l’une des premières actions d’envergure, lancée par Jacques Peyrat peu après son élection à la mairie de Nice, est la convocation des États généraux de l’Identité niçoise »5. Diverses actions, initiées par les associations à vocation culturelle ou par les acteurs du tourisme, sont alors rapidement concrétisées. Par le renouveau de la langue nissarde6, par la promotion de la musique et des chants traditionnels du comté de Nice7, par la réactualisation de fêtes et foires traditionnelles8 auxquelles la cuisine est étroitement associée, c’est un certain prosélytisme » niçois qui tend ainsi à se renforcer. 5C’est donc une convergence d’objectifs, si ce n’est d’intérêts, qui apparaît même si les deux opérations n’ont pas été formellement liées et ont répondu à deux stratégies différentes et deux modes de financement différents. Plus largement, la cuisine niçoise, devenant nissarde », sort aujourd’hui de la stricte imagerie touristique et des cuisines familiales pour participer à l’exaltation du particularisme niçois. Authentifiée, caractérisée, labellisée, codifiée, délimitée dans son territoire, elle est convoquée pour fournir les preuves matérielles de l’existence d’une identité spécifique au pays niçois » dans un contexte général de redéfinition et de recomposition des identités spatiales et politiques régionales. L’exception culinaire niçoise 9 Dénomination désormais privée de son sens politique, mais qui a conservé un tel pouvoir d’identific ... 6Par la cuisine passe l’expression de particularités qui distinguent nettement encore aujourd’hui le comté de Nice »9 de ses voisins, en particulier de la Provence. Différences cultivées avec soin, parfois avec passion, dans cet espace longtemps autonome et rattaché somme toute récemment à la nation française. L’émanation et l’expression d’un terroir original 10 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le précise pas, les citations sont extraites des entretiens réalisés sur place ... 7La spécificité de la cuisine niçoise tient d’abord a la configuration et à la géographie de son terroir de production ; configuration physique qui a longtemps déterminé des conditions de vié quasi autarciques et d’autosubsistance dans les vallées qui cloisonnent l’arrière-pays Roya, Tinée, Var, Vésubie. C’est entre vallons, collines, cols et montagnes que s’est développée, parallèlement ou en complément de l’oléiculture et de l’élevage ovin, une micro-agriculture vivrière, à base de céréales, de légumineuses et de légumes sur des lopins de terre, accrochés aux restanques de pierres sèches »10. La cuisine niçoise, c’est les légumes, les tomates, les courgettes, les poivrons, les aubergines.…11, une cuisine de potager », essentiellement basée sur l’accommodement des légumes, éventuellement avec pâtes ou galettes ratatouille, tourte de blettes, tians de courgettes ou d’aubergines, farcis, pissaladière, etc.. 8La cuisine niçoise est aussi souvent qualifiée de cuisine de pauvres » pour rendre compte de la simplicité, voire de la rusticité de certains de ses plats socca galette de farine de pois chiches et polenta bouillie de farine de maïs, autrefois de sarrasin se substituaient en effet souvent au pain dans l’alimentation des paysans. Quant aux plats de viande daube, civet de lapin, ils étaient réservés aux repas dominicaux ou de fête, les restes étant incorporés dans les raviolis, la poche de veau ou les légumes farcis. 12 Les résultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitié des superficies du dép ... 9Aujourd’hui, ce sont ces mêmes plats que l’on retrouve sur les tables familiales ou dans les restaurants de Nice, mais c’est avec fierté que l’on vante cet héritage culinaire, né d’une histoire et d’un terroir particuliers, en insistant sur la spécificité des produits qui entrent dans leur composition on a des légumes exceptionnels les courgettes beurrent, les févettes, les artichauts poivrade, les blettes, le mesclun, il n’y a qu’ici qu’on trouve ça » clame un restaurateur, tandis que cette présidente d’association affirme que le légume du terroir, c’est la blette, ça ne se travaille pas ailleurs ; et puis les petites courgettes, ces petits violons, ça nous est propre. C’est les courgettes de Nice, dans le Var, c’est absolument inconnu ». La cuisine niçoise doit en effet, encore aujourd’hui, une grande part de sa spécificité à l’utilisation de produits quasi exclusifs du terroir niçois la courgette beurre ou courgette violon pour la ratatouille, la courgette ronde celle des farcis, les blettes pour la tourte de blettes salée ou sucrée sont des spécialités agricoles » des Alpes-Maritimes et alimentent, pour la quasi-totalité de leur production, les marchés locaux de détail12. 10C’est donc un lien extrêmement fort qui attache la cuisine niçoise à son territoire. De la spécificité du terroir et de ses produits est née l’exception culinaire niçoise que chacun ici, conscient de son originalité, se plaît à rappeler la ratatouille, les farcis, la salade niçoise, comme son nom l’indique, le pan bagnat, la pissaladière, tout ça ne se fait pas dans le Var ; la poche de veau, les sardines farcies, c’est vraiment très caractéristique ; et la tourte de blettes sucrée, c’est vraiment propre au comté niçois ». Un art de vivre et une culture au quotidien 13 Dès les années 1760 s’amorce un mouvement de villégiature touristique à Nice, appartenant alors au ... 11La cuisine représente aujourd’hui l’un des vecteurs les plus vivants de la culture niçoise. Elle est à la fois base et expression d’un art de vivre et d’une culture qui ont su perdurer malgré le laminage culturel exercé sur le littoral par le développement de l’industrie touristique et l’afflux considérable de populations de toutes origines depuis la fin du XVIIIe siècle13 14 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. Cette cuisine constamment menacée aurait déjà pu sombrer vers la fin du XIXe siècle, emportée, avec les vaisselles dorées et les clientèles de princes, de rois ou d’aventuriers, dans les menus au long cours qui fleurissaient aux tables des palais rococo, dans le secret des maisons bourgeoises ou sous les coupoles des premiers palaces. Mais elle venait du peuple et n’a pas abdiqué au simple voisinage & l’opulence gastronomique. Ancrée entre vallons et collines, nichée sous les tonnelles, davantage faite pour les bonheurs en famille que pour la distraction des magnats et mondaines, elle véhicule en coulisses d’autres valeurs que celles qu’importe alors la vie balnéaire sur la Riviera »14. 15 Collation matinale et goûter. 12Elle est l’illustration d’un art de vivre populaire, d’une culture vécue au quotidien qui s’exprime aussi bien dans les cuisines familiales que sur les marchés du cours Saleya ou de la Libération, lors des fêtes se terminant invariablement par ces festins » qui rassemblent toute la communauté ou dans la rue où se dégustent sur le pouce socca, pan bagnat ou pissaladière à l’heure de la merenda »15. D’ailleurs, on retrouve souvent la pissaladière, la tourte de blettes, le pan bagnat dans les boulangeries, c’est courant, on les trouve vraiment au quotidien ; par contre, les recettes plus élaborées, vous les trouverez dans les restaurants ». 16 Qualifiée de "lieu-culte", de "musée de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans to ... 17 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 55. Jacques Maximin est le créateur de la "fleur de courge ... 13Le restaurant de spécialités niçoises constitue l’autre lieu privilégié d’expression et de célébration de la cuisine niçoise. Fréquenté par une clientèle d’habitués qui viennent y déguster les plats traditionnels que la vie moderne » ne permet plus guère de réaliser, ou par des touristes à la recherche d’une cuisine de terroir originale, il est le temple dont les officiants sont devenus parfois de véritables héros locaux et gloires internationales. Son archétype est représenté par celui d’Hélène Barale, au coeur du Vieux Nice, bien nommé Aux spécialités niçoises16. On vient y communier au culte de la cuisine niçoise à travers un menu unique où se succèdent tous ses plats emblématiques pissaladière, socca, salade niçoise, ravioli, sauté de veau et tourte de blettes. Restaurants populaires du Vieux Nice, mais aussi restaurants étoilés dont certains chefs sont unanimement loués pour avoir réinterprété et magnifié les produits du terroir niçois. Ainsi, Jacques Maximin, longtemps chef au Chantecler, restaurant étoilé du Negresco, figure, malgré ses origines nordistes, parmi les héros niçois il a donné une identité nouvelle aux tians, ces gratins de pure souche niçoise [...], les petites courgettes fleurs [...]. Il anoblit ces légumes, les ’inventa’[...], il en fit un plat-vedette »17. Quant à Franck Cerutti, niçois d’origine, c’est avec émotion et fierté que l’on relate ses passages sur le marché du cours Saleya où, dit-on, il vient lui-même chercher les fleurs de courgettes qu’il servira au Louis XV de Monaco. 14Ainsi, dans tous ces lieux de vie, du plus quotidien au plus exceptionnel, la cuisine niçoise vit, se vit, et se transmet, diffusant à sa suite un ensemble de valeurs qui viennent à la rencontre de nouvelles aspirations qui s’expriment dans l’ensemble de la société. Parée des vertus de convivialité, de partage, de simplicité, d’authenticité, elle se voit conférer un rôle social et symbolique très fort, doublé depuis la découverte » des bienfaits d’une alimentation à base de légumes et d’huile d’olive d’une véritable mission de santé publique. La cuisine niçoise pratiques et normes 18 "La salade niçoise sème la zizanie", Nice Matin du 18 août 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la Fédération des associations du comté de Nice, édité en version bilingue. 15Pourtant, malgré sa dimension culturelle et symbolique, la cuisine niçoise n’en a pas moins été malmenée. Quelques-uns de ses plats les plus connus se sont installés à la carte des restaurants et brasseries un peu partout en France subissant ça et là des adaptations libres, parfois bien éloignées de la recette d’origine. C’est la salade niçoise qui met le feu aux poudres et l’on s’insurge contre les mauvais traitements » que lui font subir certains restaurateurs, y compris niçois. C’est un comble il est devenu difficile de trouver la vraie salade niçoise dans les restaurants de Nice » s’exclame le conseiller municipal délégué aux traditions18. Il n’est pas rare, en effet, d’y trouver haricots verts, pommes de terres bouillies, maïs ou encore betteraves ; mais la recette originale […] ne prévoit ni pomme de terre ni haricot vert ; ingrédients pas vraiment niçois, qui alourdissent le tout et sont souvent servis cuits, quand la vraie niçoise n’accepte que des légumes crus » assène un chef niçois19. Le pan bagnat, autre emblème niçois est lui aussi l’objet d’outrages contre lesquels beaucoup s’élèvent, chacun ayant son exemple à donner J’ai même trouvé un jour un pan bagnat sans tomates » déclare l’un tandis qu’un autre, dans une lettre publiée dans Lou Ligamen20, fait part de sa colère lorsque, séjournant en Gascogne, il se vit proposer un pan bagnat fait de pain de mie et garni de mayonnaise pas une goutte d’huile, fut-elle d’arachide ! Mais alors, avec quoi est-il mouillé ce pain ? ». La liste serait longue, des entorses faites à l’orthodoxie culinaire niçoise... et des plaintes qui se sont élevées pour les dénoncer. De l’esprit à la règle le label cuisine nissarde » 21 Peu de temps auparavant était née la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’u ... 16Mettant les mots en actes, la première réaction concrète vient de PUDOTSI en 1995. Faisant le constat, à la fois du galvaudage des recettes les plus emblématiques de la cuisine niçoise, de l’absence de politique de promotion de la cuisine régionale, de la mise en place d’actions de défense de recettes traditionnelles dans d’autres régions21 et, plus généralement, d’une demande en progression pour des produits authentiques et de qualité, elle élabore un projet en vue de la création d’un label dans le but de revaloriser l’authentique cuisine niçoise ». Un dossier est présenté, et accepté, dans le cadre du contrat de Plan État-région- département pour le Pôle ville de Nice. Ainsi, dotée des financements nécessaires, l’UDOTSI développe son projet et s’adjoint - la collaboration de professionnels de la gastronomie et de spécialistes de la cuisine niçoise. Elle s’attache, notamment, la collaboration d’une présidente d’un syndicat d’initiative adhérent à l’Union, mais surtout présidente d’une association de promotion de la cuisine locale, le cercle de la Capelina d’or » qui va être la cheville ouvrière de l’opération. 22 Outre la présidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycée hôtelier de Nice et une dizain ... 17De 1995 à 1999, plusieurs étapes vont se succéder. Dans un premier temps, c’est une recherche documentaire poussée qui est entreprise. L’ensemble des ouvrages présents en librairie est collecté, des recherches sont effectuées dans les bibliothèques et aux archives départementales, afin d’établir un inventaire et un historique des recettes traditionnelles. Puis, à partir de 1996, un comité technique est mis en place composé de professionnels22, il est chargé de sélectionner les recettes, de les rédiger et de les tester. Le choix se porte sur une quinzaine de recettes emblématiques le pan bagnat, la salade niçoise, la pissaladière, les raviolis niçois, les gnocchis niçois, la daube niçoise, la poche de veau farcie, les sardines farcies à [a niçoise, le stockfisch, les farcis niçois, la ratatouille niçoise, le tian de courgettes, la tourte de blettes, les ganses niçoises, les beignets aux pommes-raisins secs. La rédaction des recettes donne parfois lieu à de vives discussions au sein du comité technique. Chacun ayant sa propre façon de faire, sa vraie » recette issue de la tradition familiale, l’introduction de certains éléments déchaîne parfois les passions faut-il mettre du concombre dans la salade niçoise, de la salade dans le pan bagnat ? Finalement, c’est sur ce qu’il ne faut surtout pas mettre que le compromis est trouvé, la mention de variantes permettant de satisfaire le plus grand nombre. Chaque recette est ensuite réalisée et testée au lycée technique d’hôtellerie et de tourisme de Nice et, après validation, un livret de recettes est édité. 23 Enregistrée le 14 octobre 1998 auprès de l’Institut national de la propriété industrielle. 24 Peuvent en outre adhérer au label, établissements d’enseignements hôteliers ou de restauration part ... 18Dans un deuxième temps, c’est la formalisation de l’opération qui est obtenue par le dépôt, en 1998, sous forme de marque collective, du label Cuisine nissarde, le respect de la tradition » et du règlement qui l’accompagne23. Celui-ci précise, outre la nature de la marque Figure 1, les modalités de son attribution et de son utilisation par ses bénéficiaires, restaurateurs au tout premier chef24. Après une phase de sensibilisation auprès de tous les restaurateurs proposant des spécialités niçoises, des réunions sont organisées afin de présenter le label aux candidats qui se sont déclarés intéressés ; les membres du comité technique ont ensuite inspecté les établissements et, après délibération, ont attribué le label à ceux qui satisfaisaient aux critères. En adhérant à ce règlement, et moyennant la fourniture par l’’UDOTSI du matériel de signalisation spécifique autocollant, panonceau, livret de recettes, ces derniers s’engagent à proposer en permanence sur leur carte au moins trois des recettes du label, en respectant les indications du livret. 25 19À partir de 1999, c’est la phase de promotion et de médiatisation qui est engagée, en particulier auprès des professionnels du tourisme un CD-Rom, dossier de presse de l’opération est édité et diffusé, le livret de recettes est diffusé à la demande, de nombreux articles paraissent dans la presse régionale, voire nationale, l’ensemble de l’opération étant décrite sur le site Internet de l’’UDOTSI25, relayé par les sites de la ville de Nice, de l’office du tourisme de Nice, du comité régional du Tourisme, etc. 20Enfin, un dernier volet de l’opération porte sur la pérennisation du label, par le suivi et le contrôle de l’utilisation de la marque, par une sensibilisation du lycée technique d’hôtellerie et de tourisme de Nice, ainsi que par la mise en place de stages destinés au grand public, assurés par la Capelina d’or ». 21Pourtant, malgré tout le soin apporté à la réalisation de documents de promotion de qualité, au contrôle et au suivi de l’utilisation du label, et à la diffusion de l’information, il ne semble pas que cette opération ait franchi un seuil significatif de notoriété nécessaire pour atteindre tous les objectifs initiaux et assurer sa durabilité ». Une faible visibilité 26 En 2003, ils sont 46 dépositaires de la marque 29 dans Nice même et 17 dans les communes alentour ... 22Les touristes, à qui ce label est censé s’adresser, ne connaissent pas son existence malgré la présence effective d’encarts dans les revues diffusées dans les offices de tourisme, dans le Magazine vacances distribué en été sur tout le département et la publication régulière en période de vacances d’articles dans la presse régionale. Les Niçois eux-mêmes ne le connaissent pas toujours ou n’en ont qu’une perception approximative, y compris ceux qui, de par leur activité, pourraient y être plus sensibles deux libraires régionalistes et une agricultrice impliquée dans la défense des produits locaux ont ainsi déclaré ne pas en connaître l’existence. Quant aux restaurateurs, ils montrent souvent peu d’ardeur à s’afficher comme dépositaires du label26. 23Plusieurs raisons peuvent être invoquées pour expliquer ce manque de visibilité. 27 La traduction correcte en nissart aurait été coïna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a été ad ... 24Le terme de cuisine nissarde », s’il peut être évocateur d’un particularisme local, n’est cependant pas immédiatement intelligible pour qui ne connaît pas l’histoire du comté de Nice. Certes, le logo — la Niçoise au panier de légumes -— est, lui, parfaitement éloquent, mais nous verrons plus loin que sa présence visuelle est loin d’être effective et répandue, et ne peut donc faire office de rappel, ou d’appel visuel auprès de la clientèle. Ce terme de cuisine nissarde » est, en fait, un néologisme hybride français / nissart créé par l’UDOTSI après que l’INPI ait refusé d’enregistrer le nom proposé de cuisine niçoise », arguant du fait que celui-ci était du domaine public et qu’il ne pouvait donc être déposé comme marque commerciale27. 25Quant aux Niçois de souche, la labellisation et la codification de leur cuisine ne sont pas en mesure de modifier des façons de faire acquises et transmises depuis des générations. La cuisine niçoise fait partie de leur quotidien, et ils n’ont pas besoin qu’on leur apprenne à la faire ». Chacun possède sa recette et qu’il puisse y avoir une règle commune a même pu paraître pour certains inutile, voire irritant. 26De leur côté, et paradoxalement, les restaurateurs ne sont pas toujours les plus fervents apôtres du label Cuisine nissarde ». Les règles de signalisation prévues par le règlement — panonceau apposé en vitrine dans un endroit visible, marque visible sur le menu et la carte — ne sont pas souvent respectées. I] semble que, dans ce domaine, l’autocollant des guides gastronomiques réputés, dans lesquels le restaurant est mentionné, soit plus systématiquement mis en évidence. Il est vrai que le label Cuisine nissarde » ne correspond à aucun classement gastronomique » qui serait susceptible d’entraîner le choix de la clientèle. En outre, entre moyen de distinction et de promotion susceptible d’attirer une clientèle supplémentaire ou bien source de contraintes, le label a été diversement perçu par les restaurateurs, y compris ceux qui en auraient été le plus logiquement les dépositaires et les fers de lance. Ainsi, Hélène Barale n’a pas souhaité adhérer, pensant qu’elle n’avait pas besoin du label », sa clientèle étant de toute façon acquise par d’autres canaux. 27Enfin, la visibilité du label est limitée, par définition, à son territoire d’action, c’est-à-dire la ville de Nice ou, ce qui dans l’esprit de beaucoup est équivalent, au territoire de l’ancien comté de Nice c’est tout le comté de Nice, c’est toute la rive gauche du Var [..] on en a accepté de l’autre côté, mais en principe c’est le comté de Nice ». Et même si certaines demandes de restaurateurs extérieurs à la ville de Nice ont amené l’’UDOTSI à élargir le champ territorial de l’opération, il semble aujourd’hui difficile d’envisager d’aller au-delà du département des Alpes-Maritimes, malgré des demandes nouvelles émanant de Niçois installés dans d’autres régions françaises Nantes, ou même à l’étranger Suisse. La difficulté majeure tient, en effet, à la disponibilité des membres du comité technique, tous bénévoles, qui ne peuvent se déplacer dans un trop grand rayon pour assurer le suivi et le contrôle prévu par le règlement, chaque restaurant dépositaire de la marque devant être contrôlé au moins une fois dans l’année. La cuisine nissarde est-elle durable » ? 28 Et peut-être aussi des problèmes de "personnes", certains à la Mairie de Nice, ayant des projets si ... 28La pérennisation de la marque n’est pas non plus sans susciter quelques inquiétudes. Les crédits alloués à l’opération épuisés, l’’UDOTSI ne dispose ni du personnel ni de crédits suffisants pour assurer son suivi, devant se reposer entièrement sur le bénévolat associatif. Par ailleurs, l’adhésion au label, entièrement gratuite, ne génère pas de revenus qui permettraient de faire fonctionner une équipe spécifique. Aussi, certains souhaiteraient que la Mairie de Nice intègre le label dans son programme de promotion de l’identité niçoise, mais des problèmes administratifs »28 semblent bloquer jusqu’à présent le rapprochement entre les deux structures, l’une départementale, l’autre municipale. 29La pérennisation de la marque est aussi largement liée à l’arrivée de nouveaux restaurateurs qui auront envie d’y adhérer et, surtout, seront en mesure de réaliser ses spécialités. Or, il n’existe actuellement aucun programme spécifique d’enseignement de cuisine régionale dans les lycées hôteliers des Alpes-Maritimes ; les seules actions notables en la matière venant du cercle de la Capelina d’or » qui organise tous les ans un concours de cuisine, destiné aux élèves des écoles hôtelières du département. 30Enfin, la réduction constante des superficies agricoles du département, en particulier les zones de maraîchage, pose avec de plus en plus d’acuité la question du maintien de la production des produits spécifiques de la cuisine niçoise. En douze ans, c’est près de la moitié des superficies des cultures légumières, principalement situées sur le littoral et sur les coteaux niçois, qui a disparu sous les coups d’une périurbanisation accélérée et parfois massive. Les aménagements lourds en cours dans la vallée du Var et les expropriations liées poussent, en outre, nombre d’agriculteurs à émigrer vers le département du Var pour poursuivre leur exploitation. C’est donc une agriculture délocalisée » qui se profile ; qu’en sera-t-il alors de l’authenticité de la cuisine niçoise si ses produits de base ne sont plus cultivés sur place ? Un engouement réel 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et méditerranéenne avaient cependant relati ... 31Malgré tout, et quel que soit l’impact de cette opération, il reste qu’elle a servi à formaliser un corpus de recettes qui, parce qu’elles sont pratiquées au quotidien, n’avaient jamais été véritablement fixées au niveau collectif29. Le restaurant labellisé Cuisine nissarde » devient ainsi une sorte de conservatoire, gardien de l’authenticité et de l’orthodoxie culinaires niçoises. Et malgré son caractère normatif et forcément réducteur, par homogénéisation des variantes locales, ce corpus donne accès à la connaissance et à la compréhension d’une culture et de ses origines grâce à la mise en perspective historique et territoriale qu’il comporte. 30 Les stages sont littéralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur déroulement et fré ... 31 Un colloque sur "L’identité niçoise" fut organisé en juin 1991 au sein de l’université de Nice. Tou ... 32Par ailleurs, le succès des stages de cuisine destinés au grand public, organisés par la Capelina d’or » montre assez l’intérêt, voire la passion, que les Niçois éprouvent, individuellement, pour leur cuisine30. Mais c’est aussi au niveau collectif que cette opération s’est trouvée en concordance avec des aspirations locales qui se font de plus en plus fortes depuis le début des années 1990, en particulier dans l’affirmation de la spécificité culturelle niçoise31. Manger niçois un acte militant ? 33Après la période de doutes qui a accompagné la fin de l’ère Médecin », l’arrivée, en 1995, de Jacques Peyrat à la Mairie de Nice remet en selle les mouvements de réaffirmation, voire de revendication, de la nissardité », grâce en particulier à l’organisation des premiers États généraux de l’identité niçoise en 1997. Il s’agit de lui donner une visibilité nouvelle en mobilisant et en projetant à l’avant-scène toutes ses composantes affichages bilingues des noms de rues et édition bilingue des plaquettes de promotion et affiches des manifestations soutenues par la Mairie ; réintroduction du nissart dans l’univers sonore des Nicois grâce à des programmes d’enseignement et à l’édition de disques de chants traditionnels ; relance et promotion des fêtes traditionnelles du comté de Nice. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et défense de l’identité niçoise" et Sia ... 34Parmi ces dernières, la fièra de la San Bertoumiéu, réinstituée en 2000, offre une scène vivante et en décors naturels à l’expression de cette nissardité ». Autrefois lieu de rencontres et d’échanges marchands entre les villageois du haut-pays et les habitants de Nice, elle est aujourd’hui le lieu de célébration par excellence de l’identité niçoise, le lieu de rassemblement et de communion des fidèles. Les producteurs sont toujours là pour proposer leurs produits, mais sont venus les rejoindre groupes folkloriques, artisans en démonstration, éditeurs régionaux et associations niçoises32 qui investissent pendant deux jours les rues du Vieux Nice. On y joue de la musique traditionnelle, on y chante en nissart — l’hymne niçois Nissa la Bella est repris en toutes occasions — et ... on mange niçois. L’un des temps forts est d’ailleurs constitué par le concours de cuisine organisé par la Capelina d’or », artisan de la fondation de la marque cuisine nissarde ». Destiné aux amateurs, il s’agit, non seulement de démontrer son savoir-faire, mais aussi et surtout sa connaissance de l’orthodoxie culinaire et sa rigueur dans l’exécution des plats choisis. La proclamation des résultats a lieu en présence du maire et des membres du conseil municipal venus inaugurer la fièra. Discours, chants et dégustations se succèdent lors du cocktail d’ouverture offert par la Mairie. Certains d’ailleurs rappellent avec satisfaction la cohérence de l’action municipale en matière de revalorisation de l’identité niçoise puisque lors des réceptions offertes par la Mairie de Nice ce sont toujours des spécialités locales qui sont proposées. 33 On estime aujourd’hui à entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-à-dire les desc ... 35Le département des Alpes-Maritimes a subi, depuis les années 1960, des bouleversements extrêmement rapides et profonds qui ont radicalement reconfiguré, et les paysages, et le tissu social tourisme, immigration, urbanisation massive ont fait se succéder des phases qui ont mené à la déstructuration quasi totale des sociétés locales, rurales aussi bien qu’urbaines et à la mise en minorité relative des populations de souche33, faisant de plus en plus craindre pour la survie de la spécificité niçoise » Raybaut, 1979, p. 397. 34 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 36Dès lors, manger niçois s’inscrit dans une logique d’action multidirectionnelle où il s’agit de faire rempart, de résister à ce que certains ici appellent l’invasion » de la région, de tenir les autres à distance, et peut-être même de les évincer de certains cercles sociaux, et de certaines instances politiques ; comme une façon de redresser une frontière entre nous » et eux », et de matérialiser un entre soi », une connivence vécus au quotidien et une similitude de passés et de destins. Mais il s’agit aussi de se démarquer et d’affirmer sa singularité par rapport à l’image, fortement médiatisée, d’une cuisine provençalo-méditerranéenne jugée par trop homogénéisatrice et dans laquelle le particularisme niçois se trouve noyé Avant même le changement de millénaire, on s’est souvent demandé comment cette tradition culinaire pouvait se distinguer et se faire respecter dans le concert des thématiques »provençale et »méditerranéenne qui racolent aujourd’hui le monde entier »34. 35 Ainsi que des manifestations récentes liées à la guerre en Irak viennent encore de le rappeler de ... 37Mais manger niçois ne s’inscrit pas seulement dans une dynamique défensive. C’est aussi, pour certains, une arme offensive, et d’autant plus facile à mobiliser qu’elle paraît anodine et dénuée d’enjeux. Qui se méfierait d’un pan bagnat, pourrait-on dire ? On sait le pouvoir que porte l’image de certains plats ou produits alimentaires35, et c’est avec une parfaite maîtrise de ce pouvoir que certains plats emblématiques sont mobilisés dans la contre-attaque. Ainsi, on n’hésite pas à dénoncer l’agression que représente l’introduction, pour ne pas dire l’intrusion, de la world food jusqu’au coeur du bastion niçois, mais c’est en se positionnant d’égal à égal — Avec le pan bagnat, on concurrence le hamburger quelque part » — et sur le mode de la dérision que la riposte se fait Figure 2. La cuisine niçoise, c’est aussi une cuisine qui, de plus en plus, parle nissart car, si le pan bagnat n’a jamais été traduit en français et est parvenu ainsi à la notoriété, c’est le plus souvent sous leur nom nissard d’origine que l’on retrouve aujourd’hui tourta de blea, bagna cauda, estocaficada, etc. sur les cartes des restaurants et les vitrines des boulangers et traiteurs, rajoutant ainsi à la nissardisation » du paysage visuel et sonore niçois. 38Alors, au même titre que parler nissart, manger nissard aujourd’hui est, non seulement un acte de communion à un même culte, un acte de reconnaissance entre semblables, mais aussi un acte militant, voire de résistance, qui traduit un désir de pureté des origines dans une Société et un espace durement malmenés. 36 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 37 Le "comté de Nice”, périodiquement agité par la "tentation autonomiste", n’échappe pas à ce mouveme ... 39Ainsi, parce qu’elle matérialise un lien exclusif entre le territoire et la culture du comté de Nice historique, la cuisine est, elle aussi, mobilisée pour participer à la mise en lecture de l’identité niçoise. Elle contribue à la démonstration et à la revendication d’un territoire ayant ses particularités, son propre fonctionnement, un territoire où l’on n’est pas vraiment dans le Midi, ni tout à fait en Ligurie et pas encore en Piémont »36. Elle s’insère dans un système de reconnaissance — du dehors — et dans un système d’appartenance — du dedans — et sert de point d’appui à la démonstration de la preuve de la spécificité niçoise à l’heure où, dans toute l’Europe, les revendications régionalistes, voire autonomistes, reprennent de la vigueur et où la redéfinition des entités territoriales, encouragée en particulier par la politique transfrontalière européenne, permet de redessiner les contours des territoires vécus37. 40Cuisine et identité semblent, peut-être plus que jamais, indissolublement liées ici. La cuisine niçoise, menacée dans son authenticité et sa spécificité, a besoin d’une dynamique identitaire forte pour y puiser les voies et raisons de sa pérennité, et l’identité niçoise se nourrit de la spécificité de la cuisine niçoise et des valeurs et images qu’elle véhicule pour s’affirmer et prouver sa légitimité. Mais la question est de savoir si cette économie » pourra résister aux multiples pressions et enjeux qui prennent corps dans cet espace convoité et en mutation accélérée et garantir la pérennisation d’une vraie culture au quotidien ou bien si, faute de forces vives, d’objets et de lieux concrets de l’exercice de cette culture, c’est à sa folklorisation » et conversion en artefact touristique que la cuisine niçoise est, là comme ailleurs, condamnée. Top of page Bibliography BROCHOT, Aline et alii dir., 2001, Cultures régionales territorialité, dynamiques, enjeux, rapport au ministère de la Culture et de la communication, département des Études et de la prospective, décembre, 306 p. un chapitre est consacré à l’analyse de la structure et de l’évolution de la culture régionale dans le département des Alpes-Maritimes, p. 86-112. HUET, James, 2002, Pas de salade avec la cuisine niçoise », Le Figaro, 1er juin. FIAMMETTI, Philippe, 2003, La salade niçoise sème la zizanie », Nice-Matin, 18 août. MÉDECIN, Jacques, 1972, La cuisine du comté de Nice, Paris, Éd. Julliard réédité en 1981 et 1993. Réédition revue et augmentée en 1997 et 2003, Solar. MÉDECIN, Jacques, 1995, Provence-Alpes-Côte d’Azur. Produits du terroir et recettes traditionnelles, Paris, Albin Michel / CNAC, L’inventaire du patrimoine culinaire de la France. PHILIPI, Orso dir., 1999, Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Nouméa, Ed. Planète Mémo, 591 p. RAYBAUT, Paul, 1979, Les sources régionales du pays de Nice, Paris, Fayard, 401 p. Top of page Notes 1 Une recherche récente montre que la cuisine locale traditionnelle est partout désignée comme une des composantes fondamentales de la culture régionale, au même titre que la langue, le folklore et les traditions. A. Brochot dir. et al., 2001 2 "Une gastronomie haute en saveur", Côte d’Azur, Art et Découverte, édition 2002. 3 L’Estocaficada a pour mission exclusive, depuis 1905, de défendre le stockfisch ou estocaficada ; plus récemment, "Le pan bagnat" s’est donné la même mission pour le pan bagnat ; le "cercle de la Capelina d’or", créé en 1972 au lycée hôtelier de Nice, est plus généraliste et a pour objectif "d’œuvrer pour l’enseignement, le maintien et la promotion de la vraie cuisine locale". 4 La parution en 1999 du Mémorial du pays niçois 1968-1998 est l’occasion de passer en revue les figures les plus représentatives de l’identité et de la culture niçoises. Un chapitre entier "Esprit populaire et cuisine des anges" est consacré à la cuisine, à ses produits et à ses héros Hélène Barale restauratrice et Thérésa marchande du cours Saleya, figures emblématiques du Vieux Nice, ainsi que Jacques Maximin, ancien chef du Negresco, voisinent dans ce tableau d’honneur, et aucun des journalistes écrivant sur Nice n’oublierait de les mentionner dans l’inventaire des "richesses" locales. 5 Tout le tissu associatif niçois est invité à participer et à exposer des projets que la municipalité propose de financer. La première réunion qui se tient le 7 juin 1997, débouche sur la mise en place de cinq commissions thématiques patrimoine, langue, tradition, création, art de vivre ainsi que sur la rédaction et l’adoption d’une charte de l’identité niçoise. Parallèlement, la Mairie se dote d’une subdélégation à la Culture, aux traditions et aux fêtes niçoises. 6 L’apprentissage du nissart figure parmi les objectifs prioritaires de la Charte de l’identité niçoise. Aussitôt, des programmes de sensibilisation et d’enseignement sont développés dans les écoles et collèges de la ville ; et après plusieurs années d’actions, une trentaine d’associations de sauvegarde des traditions et de la culture niçoises, regroupées au sein de la Fédération des associations du comté de Nice, obtiennent en novembre 1999 la création d’un département de Langues et cultures régionales à la faculté des Lettres de l’université de Nice. 7 Dans la foulée des États généraux de l’identité niçoise, un festival de polyphonies et musiques traditionnelles "Voucalia" est créé en 1997 et des recueils et CD-roms de chants traditionnels niçois sont édités. 8 Comme la fièra de la San Bertoumiéu, ancienne foire traditionnelle, relancée en 2000 par la mairie de Nice. 9 Dénomination désormais privée de son sens politique, mais qui a conservé un tel pouvoir d’identification qu’elle est utilisée au quotidien, y compris dans la sphère institutionnelle, pour désigner la partie niçoise du département, la distinguant ainsi de sa partie provençale. Lors du rattachement du comté de Nice à la France en 1860 l’arrondissement de Grasse fut détaché du département du Var pour créer le département des Alpes-Maritimes. 10 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 11 Lorsque le texte ne le précise pas, les citations sont extraites des entretiens réalisés sur place au cours de l’été 2003. 12 Les résultats du recensement agricole de 2000 montrent que plus de la moitié des superficies du département consacrées à la production de légumes sont concentrées dans Nice et son arrière-pays, et dans la vallée du Var, l’autre zone de production légumière se situant dans le pays grassois. "La production de blettes mets pour la cuisine niçoise subit la moins forte baisse [entre 1988 et 2000] grâce à un marché encore porteur" précise en outre l’analyse par type de culture. 13 Dès les années 1760 s’amorce un mouvement de villégiature touristique à Nice, appartenant alors au royaume de Sardaigne, principalement mené par la haute aristocratie anglaise, puis russe. 14 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 15 Collation matinale et goûter. 16 Qualifiée de "lieu-culte", de "musée de la cuisine nissarde" l’adresse du restaurant figure dans tous les guides nationaux, mais aussi étrangers, américains, japonais, etc. 17 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 55. Jacques Maximin est le créateur de la "fleur de courgette farcie", plat depuis copié par tous. 18 "La salade niçoise sème la zizanie", Nice Matin du 18 août 2003. 19 "Pas de salade avec la salade niçoise", Le Figaro du 1er juin 2002. 20 Bulletin de liaison de la Fédération des associations du comté de Nice, édité en version bilingue. 21 Peu de temps auparavant était née la "Charte de la bouillabaisse marseillaise" sous l’impulsion d’un groupe de restaurateurs de Marseille désireux de défendre l’authenticité et l’image de la recette, elle aussi souvent mise à mal. 22 Outre la présidente de "la Capelina d’or", deux enseignants du lycée hôtelier de Nice et une dizaine de restaurateurs. Ce comité technique sera assisté, au fur et à mesure des opérations, de représentants de la Mairie de Nice délégation au Tourisme, subdélégation à la Culture, aux traditions et aux fêtes niçoises, de l’office du tourisme de Nice, des lycées hôteliers de Nice et de la DGCCRF Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, de chefs de cuisine, de professionnels de l’alimentation, d’universitaires niçois et de membres du comité de suivi des États généraux de l’identité niçoise. 23 Enregistrée le 14 octobre 1998 auprès de l’Institut national de la propriété industrielle. 24 Peuvent en outre adhérer au label, établissements d’enseignements hôteliers ou de restauration particulière ou collective, snacks, traiteurs indépendants ou en grande surface, fournisseurs de collectivités, boulangerie, etc. 25 26 En 2003, ils sont 46 dépositaires de la marque 29 dans Nice même et 17 dans les communes alentour de l’arrière-pays niçois, mais aussi de la partie provençale du département. 27 La traduction correcte en nissart aurait été coïna nissarda. C’est donc un moyen terme qui a été adopté par l’’UDOTSI "on a allié les deux puisqu’on a gardé le mot cuisine et, justement le côté authentique, niçois — parce que c’est quand même une cuisine spécifique —, on a mis ’nissarde’. Mais c’est du niçois francisé parce que en principe ce serait ’nissarda’". 28 Et peut-être aussi des problèmes de "personnes", certains à la Mairie de Nice, ayant des projets similaires, n’ont semble-t-il pas apprécié de se faire "doubler" par PUDOTSI. 29 Nombre d’ouvrages de recettes sur la cuisine provençale et méditerranéenne avaient cependant relativement peu nombreux. La référence en la matière reste l’ouvrage de Jacques Médecin publié en 1972, et constamment réédité depuis. 30 Les stages sont littéralement pris d’assaut par un public local d’amateurs, leur déroulement et fréquence n’étant limités que par les possibilités financières et la disponibilité des organisateurs. 31 Un colloque sur "L’identité niçoise" fut organisé en juin 1991 au sein de l’université de Nice. Toutes les questions qui animent aujourd’hui le tissu niçois dans la réaffirmation de l’identité niçoise y sont déjà posées l’authenticité de la culture niçoise, le désir d’autonomie locale, l’appartenance niçoise à la patrie française. Actes parus dans les Cahiers de la Méditerranée, 1991, n° 43. 32 La Remembrança Nissarda, association pour la "connaissance et défense de l’identité niçoise" et Sian d’Aqui, nouvelle association créée en 2000 dont "l’objet est de maintenir, promouvoir, défendre l’identité niçoise dans sa culture et ses intérêts", toutes deux co-organisatrices de la manifestation, et la "Capelina d’or". 33 On estime aujourd’hui à entre 5 % et 10 % la proportion des Niçois de souche, c’est-à-dire les descendants des familles ayant voté le rattachement à la France en 1860. 34 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 35 Ainsi que des manifestations récentes liées à la guerre en Irak viennent encore de le rappeler destruction publique et médiatisée de produits alimentaires français aux États-Unis déversement de bouteilles de vin dans les caniveaux, fromages mis à la poubelle, etc.. 36 Le Mémorial du pays niçois, op. cité, p. 48. 37 Le "comté de Nice”, périodiquement agité par la "tentation autonomiste", n’échappe pas à ce mouvement. Parmi les associations de défense de l’identité niçoise, beaucoup affichent clairement des objectifs autonomistes, voire séparatistes et certains hommes politiques n’hésitent pas à faire campagne sur le thème de la reconquête de l’autonomie, contestant les résultats du référendum de 1860. Parallèlement, la reformation, avec la Savoie, la Ligurie et le Piémont, d’une entité proche de l’ancien duché de Savoie est régulièrement évoquée, le projet de constitution d’une Euro-région associant "comté de Nice", Ligurie et Piémont en étant, pour beaucoup, la of page References Bibliographical reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, Géographie et cultures, 50 2004, 45-61. Electronic reference Aline Brochot, “Cuisine nissarde » et particularisme niçois”, Géographie et cultures [Online], 50 2004, Online since 13 August 2022, connection on 23 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page
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